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3 raisons de cultiver son leadership pour le bien-être de notre animal !

En tant que comportementaliste, je suis régulièrement confrontée à des maîtres qui n’osent pas dire NON à leur chien. 

En tant que formatrice au CEEPHAO, je suis tout aussi régulièrement confrontée à des personnes qui ont envie de devenir comportementaliste animalier ou éducateur canin mais qui ont peur de franchir le pas pour exercer enfin un métier qui réponde à leurs aspirations profondes.  

Cela m’attriste car ces situations pourraient être évitées avec une meilleure connaissance de soi, de ses qualités mais aussi de ses failles.

Ces difficultés à s’affirmer dans nos choix touchent à l’image que vous avons de nous et plus particulièrement de la confiance que nous nous accordons à nous-mêmes, en notre capacité à nous affirmer auprès des autres ou de notre animal. Cette capacité s’appelle le leadership.

Ce leadership nous permet en effet d’affirmer nos choix et nos actions dans notre relation aux autres, mais aussi de guider, d’accompagner, de fédérer, de développer adaptabilité et créativité, de décider.

Humaine faisant preuve de leadership avec son chien lui permettant d'obtenir sa coopération pour conduire un troupeau d'oies.

Se pose alors une question fondamentale. Lorsque nous souhaitons imposer une décision à un autre être qu’il soit humain (un enfant par exemple) ou animal, y-a-t’il équilibre ou équité dans la relation que nous avons instaurée avec cet autre être vivant ? Lorsque j’ai envie que mon animal m’obéisse dans différentes circonstances, qu’il soit calme avec moi, les autres humains ou ses congénères, que se passe-t’il ? Je démontre tout simplement mon souhait d’être éduquant, de montrer la voie, donc d’affirmer mes propres choix ou désirs auprès de cet animal pour son bonheur. J’affirme ainsi ma position de leader qui renvoie aussi à la notion de hiérarchie ou de dominance.

Dans cet article, je vous explique ce qu’est la hiérarchie, pourquoi il est important d’en parler et en quoi cela touche à des fondamentaux de notre construction psychique comme le leadership et la confiance en soi !

Préambule : hiérarchie, dominance ou leadership ?

Nous sommes régulièrement confrontés à certains échanges, débats ou questionnements plus ou moins sympathiques sur le sujet de la hiérarchie. 

En entretien clients, je suis très souvent interrogée sur ce sujet. Lorsqu’il me grogne dessus, mon animal essaye t’il de me dominer ? Y a t’il ou non hiérarchie ? Y a t’il ou non dominance inter-espèces ? 

Lorsque je forme les futurs éducateurs canins ou comportementalistes animaliers en éthologie canine, ce mot suscite quelques débats parfois houleux mais toujours intéressants et utiles.

La hiérarchie, un gros mot ?

Ce mot hiérarchie, ce gros mot oserai-je dire, tant il suscite de violentes polémiques sur les réseaux sociaux ou dans certains débats, pose aussi des difficultés à certains éducateurs ou comportementalistes canins dans l’exercice de leur métier. 

Chacun y va de son avis, parfois, souvent, sans avoir suivi de formation, comme si le simple fait de posséder un chien conférait un rôle d’expert.

D’autres, ayant suivi une formation ne prenant en compte que le conditionnement positif basé sur les expériences de PAVLOV, balaient tout simplement ce terme d’un simple revers dédaigneux. Alors, qu’en est-il vraiment ?

Ce terme de hiérarchie a été très largement utilisé par les professionnels de l’éducation canine dont les méthodes étaient et sont encore parfois basées sur la notion de rapport de force.

Le terme de dominance renvoie à l’esprit cette idée que le chien a la volonté de prendre le pouvoir. L’erreur est grave et laisse entrevoir un anthropomorphisme exacerbé. 

Le chien n’a aucune volonté, aucun désir de prise de pouvoir. il s’adapte simplement à ce que les humains lui laissent comme prérogatives en visant la meilleure option pour lui. Chaque comportement (qu’il nous convienne ou non) représente pour la personne ou l’animal la meilleure façon d’agir à un moment précis.

Un animal social et sociable

En tant qu’animal social et sociable, le chien s’adapte à ce que, nous humains, lui imposons comme contraintes ou laisser-faire. Et tout laisser-faire peut être perçu comme une prérogative.

Tirons le fil de cette réflexion. Quelle est la définition de prérogative ? Une prérogative est un avantage rattaché à une fonction. N’est-ce pas étonnamment ce que signifie dominant ou hiérarchique ? Un dominant est un individu qui exerce une influence prépondérante. Un individu positionné en haut de la hiérarchie aura des prérogatives mais aussi des devoirs. 

Raison n°1 : apprenons à cultiver notre leadership pour être bien traitant avec soi-même ou son animal !

Pourquoi est-ce si important d’être un bon leader pour soi et pour son animal ?

Etre un leader nous permet de nous affirmer dans nos choix et nos actions. Il nous permet d’agir en toute conscience de ce que nous perdons ou gagnons. Il nous offre l’opportunité d’instaurer des interactions de qualité en se respectant et en respectant son animal.

Qu’est-ce qu’un leader ?

D’après la définition du Larousse, le leader est une personne qui, à l’intérieur d’un groupe, prend la plupart des initiatives, mène les autres membres du groupe, détient le commandement.

Le leadership c’est la capacité d’une personne ou d’un animal à mener ou conduire d’autres individus pour atteindre certains objectifs.

Un leader est quelqu’un qui est capable de guider, de mener, d’influencer positivement. La confiance en soi est un élément fondamental de cette capacité. 

Je reprends confiance en moi pour mieux interagir avec mon animal

La confiance en soi est un élément essentiel nous permettant d’agir ou interagir avec les autres, que ce soit des humains ou des animaux.

Eh bien oui ! si j’ai confiance en moi, je peux m’affirmer face à l’autre en le respectant et en respectant mes choix, mes désirs profonds sans la peur d’être rejeté, mal-aimé ou mal-jugé.

C’est ce qui explique parfois que dans certaines situations nous n’osons pas dire ce que nous pensons, nous n’osons pas nous opposer. C’est ce qui nous amène parfois à dire oui à une invitation qui ne nous plaît pas. C’est ce qui nous incite à de pas oser dire non à un chef, un enfant ou un animal !

Sans confiance en moi, comment puis-je m’affirmer face à un quelqu’un ou un animal si j’ai peur qu’il me rejette ! L’animal devient un transfert de nos propres difficultés ou souffrances.

Comment puis-je être serein dans l’exercice de mon métier ou dans les actes de la vie quotidienne si j’ai peur d’être jugé donc rejeté ?

La confiance en soi façonne notre façon de voir le monde, notre façon d’interagir avec nos semblables ou avec nos animaux. Elle guide aussi nos sensations, nos émotions, nos pensées et nos comportements.

A quoi sert la confiance en soi ?

La confiance en soi est omniprésente dans tous les aspects de notre vie quotidienne. C’est un véritable cadeau qui nous donne accès à :

  • Une meilleure capacité à se générer des sensations et des émotions positives de bien-être, de sérénité, de sécurité. C’est favoriser notre capacité à affronter les aléas de la vie avec plus de sérénité, d’optimisme, de confiance. 
  • Une meilleure capacité à créer et maintenir des relations épanouissantes pour notre équilibre de vie. C’est nous donner la capacité à fixer des limites, à dire non dans le respect de l’autre, sans colère.
  • Une meilleure capacité à entreprendre et à développer sa créativité au service de sa réussite (professionnelle, amoureuse, amicale, relationnelle…). C’est aussi avoir conscience de ses limites et de ses voies de progrès sans auto-flagellation.

En synthèse, la confiance en soi c’est la capacité à s’affirmer dans nos actes. C’est poursuivre malgré nos échecs présumés qui ne sont ni plus ni moins que des expériences nous permettant de grandir.

Pourquoi certaines personnes ont plus confiance en elles que d’autres ? 

La confiance en soi se forge au travers des différentes expériences de la vie. Elle se construit au travers des expériences positives que nous vivons. Elle se construit au travers du regard bienveillant porté sur nous par nos proches, notre famille, notre mère, notre père, un référent, des professeurs, des amis…

Elle se cultive au travers des différentes marques d’affection, d’amour, de valorisation de nos actes et ce plus particulièrement pendant la petite enfance.

John Bowlby (psychiatre et psychanalyste) a été l’un des précurseurs de la théorie de l’attachement après Winnicot et Lorenz.

Nicole Guédeney nous indique dans : Les racines de l’estime de soi – apports de la théorie de l’attachement – Devenir 2011/2 (Vol. 23), pages 129 à 144 : 

“L’idée-clé de John Bowlby (1969/1982), le fondateur de la théorie de l’attachement, est la suivante : si chaque fois que l’enfant a été dans la détresse, les personnes qui l’élèvent ont répondu de manière adéquate (c’est-à-dire rapidement et avec la volonté d’apporter de manière sensible, réconfort et consolation) à ses besoins d’attachement, l’enfant développe deux images mentales : d’une part une image de l’autre comme digne de confiance, disponible, sur qui l’on peut compter pour être aidé, trouver des solutions et, d’autre part, une image de Soi, complémentaire ; un Soi digne d’intérêt ayant de la valeur et digne d’amour puisque même en situation de détresse ou d’alarme, on a toujours répondu à l’enfant, et qu’il s’est senti reconnu en tant que tel. L’enfant développe également un sentiment d’efficacité personnelle puisque tous ses signaux ont reçu une réponse adaptée et rapide de l’environnement.”

C’est pourquoi, toutes les formes de rejet, de critiques, d’abus, d’agressivité, ou tout simplement de négligence dégradent l’estime de soi. Ainsi l’enfant et donc l’adulte se définira par ses manquements plutôt que par les aspects positifs de lui-même.

Un enfant valorisé, choyé, encouragé s’estimera à priori plus à l’âge adulte qu’un enfant qui, même aimé, n’aura reçu qu’indifférence, sarcasmes ou mépris.

Raison n°2 : développer l’adaptabilité de notre animal

Prenons quelques situations vécues par des clients :

  • Le chien confortablement installé sur le canapé grogne à l’approche de son maître. Je vous invite à lire l’article sur le sujet de l’agressivité canine
  • Un humain, connu ou inconnu ne peut s’approcher des enfants sans que le chien grogne
  • Le chien ne supporte pas que son humain s’approche de sa gamelle lorsqu’il mange et le signifie en retroussant les babines
  • Le chien s’interpose lorsque deux humains s’embrassent
  • Le chien saute joyeusement sur tous les humains (connus ou inconnus) qui rentrent dans la maison ou l’appartement

Dans toutes ces situations, qu’est-ce que le chien signifie à son ou ses humains ? Est-ce qu’il cherche à dominer les humains ?

Tout d’abord, il est important de comprendre que cet animal aussi social et sociable et aussi « aimant » soit-il, répond à ses propres instincts et évalue le monde qui l’entoure en termes de ressources propres à sa survie.

Le canapé est une ressource lui offrant une place confortable, chaude et en hauteur (lui permettant de mieux voir les éventuels dangers) à proximité de ses humains avec qui il veut être en relation. Les humains sont une ressource lui permettant d’obtenir caresses, jeux, promenades et nourriture. La nourriture est une ressource lui permettant d’assurer sa survie.

L’animal en grognant vous signifie qu’il est prêt à protéger cette ressource canapé, cette ressource humaine ou cette ressource nourriture. Ce faisant, d’autres vous diraient que le chien est mal à l’aise parce que vous vous approchez de lui. Une fois cette évidence posée qu’en faisons-nous ?

Pourquoi est-il mal à l’aise ? Parce que la relation que vous avez instaurée avec votre animal est de nature à lui donner confiance ? Il vous signifie qu’il ne vous reconnait pas comme leader, comme l’humain en qui il peut avoir confiance. S’il n’a pas confiance, pourquoi vous laisserait-il l’accès au canapé ou à sa gamelle ?

Le chien n’a aucune volonté de prendre le pouvoir. Je laisse cette intention aux humains seuls. Il s’inscrit simplement dans ce que sa famille humaine lui laisse comme prérogatives. Cette dernière a tout simplement abandonné consciemment ou inconsciemment l’accès au canapé, aux relations, à la nourriture… Ce faisant, ils accordent à leur animal le rôle du leader dans l’accès à ces ressources.

Ce faisant, ils permettent à l’animal de développer une certaine rigidité dans ses rapports au monde, à l’humain ou aux autres animaux.

Devenir un bon leader va offrir un cadre sécurisant à l’animal lui permettant de s’adapter à de nombreuses situations confortables ou moins confortables pour lui.

Alors, comment faire pour retrouver une relation sereine et de qualité avec son animal ? Tout simplement en reprenant un rôle de leader fiable, constant dans ses choix et postures, sur qui le chien pourra s’appuyer en toute confiance et sérénité.

Raison n°3 : apprendre à être un bon leader pour soi et son animal afin de tisser un lien de confiance 

Tout d’abord, et c’est la bonne nouvelle ! nous ne sommes pas prisonniers de la manière dont le passé nous a forgé. Nous avons tout à fait la capacité de nous libérer de tout ce poids du passé et des jugements que nous avons fait nôtres. 

Alors comment faire ? Et bien tout d’abord en portant un regard bienveillant sur soi-même et ses actes ! Au Ceephao, vous apprendrez à développer différentes techniques pour comprendre ce qui se joue et gagner en confiance en vous. Vous apprendrez à vous questionner et à questionner vos futurs clients pour qu’ils puissent instaurer une relation de confiance avec leur animal. Le chien ne sera plus réduit à son comportement (mon chien est méchant). Vous comprendrez pourquoi ce chien a développé des comportements adaptatifs. Vous serez en capacité d’agir auprès de votre client pour qu’il change et que la relation à son animal change.

Construire un lien de confiance avec son animal grâce au leadership

Et bien, vous l’aurez compris. Enfin je l’espère ! Lorsque nous n’arrivons pas à dire non à notre chien ou à lui imposer un cadre, nous ne sommes pas en position de référent. Et lorsque nous ne nous imposons pas comme référent ou leader, notre animal ne peut évoluer dans un cadre sécurisant lui permettant d’avoir confiance en nous. 

Ce n’est pas parce que nous demandons à notre chien de se coucher bien sagement à nos pieds que nous nous couchons. Ce n’est pas parce que nous demandons à notre chien de ne pas monter sur le canapé qu’il va nous rejeter ou ne plus nous aimer.

Certains humains, par peur du rejet, n’osent pas dire non à leur chien qui peut devenir un vrai tyran au sein de la famille en régissant les déplacements ou en contrôlant le territoire de manière exacerbée (aboiements intempestifs, contrôle des entrées et des sorties des humains ou des animaux, agressivité dès que l’on approche un membre de la famille ou un autre animal…). 

CONCLUSION

Prendre conscience que nos comportements ont un impact sur la qualité de notre relation à notre animal.

Faire prendre conscience à la famille humaine de ce qui se joue est important. Aider le client à prendre conscience que le problème ne vient pas de l’animal mais bien de l’humain dont l’estime de soi, la confiance en soi ou l’affirmation de soi n’ont pu se construire faute de liens d’attachement fiables et sécurisants.

Apprendre à l’humain à devenir un bon leader avec son animal lui permettant de retrouver un cadre sécurisant et sécurisé pour en faire un compagnon de longue vie qu’il sera possible d’emmener partout et en toutes circonstances. Oser apprendre de ses erreurs, oser faire ses propres choix indépendamment de l’opinion des autres, voilà les défis qui se posent lorsque l’on parle de leadership.

C’est ce que la formation de comportementaliste, telle qu’elle est portée par le Ceephao, vous enseigne. Comment devenir un leader pour soi, son propre animal et ses futurs clients.

Quelles techniques est-il préférable de mettre en œuvre pour faire prendre conscience aux maîtres des changements à réaliser afin qu’ils puissent retrouver ou trouver une relation harmonieuse avec leur animal.

Que devez-vous changer chez vous pour oser et gagner en confiance en vous.

Sophie TRIHAN – experte de la relation humain-animal, formatrice.

Bibliographie sur le thème de la confiance en soi et du leadership

Je vous invite à creuser le sujet de l’estime de soi en lisant le livre de Christophe André :  “Imparfaits, libres et heureux : pratiques de l’estime de soi” – Ed. Odile Jacob.

Les livres de John Bowlby sur les théories de l’attachement et notamment “Amour et violence, la vie relationnelle en famille.”

Carl ROGERS – Etre vraiment soi-même, l’approche centrée sur la personne – Geneviève ODIER Edition EYROLLES

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